Alpine et la Gendarmerie Nationale : une tradition de plus de 50 ans…

A mission spécifique, voiture spéciale

La gendarmerie n’a pas tardé à trouver la réponse adéquate : s’équiper de véhicules sportifs capables de dépasser les 200 km/h. « La gendarmerie ayant la charge des autoroutes sous concession, les premières brigades rapides d’intervention sont apparues à mesure que le réseau autoroutier s’est développé », explique le Chef d’escadron Richard Filmotte (voir vidéo ci-dessous). « Un peloton d’autoroute a même été créé avec des véhicules rapides qui donnaient une image plus technologique et moderne à notre institution. Ça a été le cas de l’Alpine A110 berlinette que nous avons utilisée à partir de 1967. »

Si dans l’imaginaire collectif ou au cinéma, l’intervention de la gendarmerie sur autoroute prend souvent la forme de courses poursuites, ces dernières sont rares : « un véhicule rapide d’intervention n’a pas vocation à remplir l’ensemble du spectre des missions de la gendarmerie. Son premier rôle est de se porter rapidement sur l’endroit d’un incident et protéger les autres usagers. Pour intercepter un automobiliste en excès de vitesse, nous avons en effet bien d’autres moyens que la poursuite. Il est important de disposer d’un véhicule assez puissant qui puisse atteindre rapidement une vitesse élevée », précise Richard Filmotte.

Une formation de conduite au Mans

Les équipages à bord sont choisis de manière très sélective : « Les personnels des brigades rapides d’intervention sont sélectionnés après des tests médicaux et une fois leurs aptitudes pour le pilotage évaluées sur circuit », confirme Mr. Filmotte. Les candidats sélectionnés suivent ensuite une formation sur le circuit Bugatti du Mans. L’idée est qu’elle amène le conducteur à oublier les contraintes du véhicule pour se consacrer à 100 % à sa mission. « Il faut que le véhicule soit un outil au service de l’anticipation », assène Mr. Filmotte.

Après l’emblématique berlinette, d’autres Alpine ont pris le relais au sein de l’institution. En 1973, l’A310 lui succède et reste en service jusqu’en 1987. Plus tard, des Alpine GTA seront aussi mises à la disposition de la Gendarmerie Nationale, même si elles ne seront jamais mises en service sur les autoroutes. En revanche, d’autres véhicules siglés Renault le seront : la Renault 18 Turbo (1984 à 1987), la Renault 21 2 litres Turbo (1992 à 1995), la Renault Mégane IDE (2001 à 2006) et, plus proche de nous, la Mégane R.S. (2011 à 2021).

Des Alpine A110 « bleu Abysse »

C’est donc, entre autres, la Mégane R.S. que la nouvelle Alpine A110 va relayer à partir de 2022. La « bombinette » bleue a su séduire par ses performances et sa précision de pilotage, obtenues grâce à la combinaison de son châssis et de sa motorisation de 252 chevaux.

Ces Alpine A110 n’arboreront pas le bleu Alpine mais bien un bleu Abysse, à la tonalité plus soutenue. « Cela fait quelques années, déjà, que la gendarmerie n’utilise plus des véhicules peints avec son bleu traditionnel », explique Richard Filmotte. « Pour des questions de coûts, nous recourons à la couleur la plus proche proposée par le constructeur. »

Montées et assemblées à l’usine de Dieppe, ces Alpine A110 seront ensuite équipées par le carrossier Durisotti, sur le site de Sallaumines (Pas-de-Calais). Ces 26 véhicules recevront, en complément de leurs équipements d’origine, des aménagements spécifiques : sérigraphie, marquage réfléchissant, gyrophare, avertisseur sonore, panneau lumineux à message variable, etc.

Source : Alpine Cars

A lire aussi :

• ALPINE A110 : PREMIÈRE LIVRAISON À LA GENDARMERIE (+ IMAGES)
• EN 1985, L’AUTO-JOURNAL TESTAIT L’ALPINE V6 TURBO…
• ALPINE A110 (2022) : UNE NOUVELLE GAMME AUX TROIS VISAGES (+ IMAGES)