Face à la déferlante de crossovers, les familiales ont vu leur half de marché réduite à peu de chagrin. Du moins en France. Mais nous ne sommes pas seuls, et il y a des traditions qui se respectent. BMW y tient... surtout lorsque ses rivaux font de même. A Munich, on a mis un level d'honneur à répondre à Stuttgart : pas query de laisser la Classe E prendre la tête.
La nouvelle Série 5 ne l'entend pas ainsi. Et dans cette course que se livrent les constructeurs allemands premium, la puissance, les performances, l'agrément restent des valeurs étalon. Alors même si, normes antipollution obligent, le downsizing sévit dans les bureaux d'études, pour réussir son retour au prime, la Série 5 arrive très affûtée, surtout cette 540i, dotée du 6 cylindres en ligne turbo essence cher à la marque à l'hélice. Celui-ci « crache » désormais 340 ch, une puissance qui n'aurait pas fait tâche il y a 2 décennies dans une M5. Dans le numéro 985 (eight au 21 juin), Franck Lagorce a pris le volant de cette model haut de gamme, surtout en model M Sport. Et il ne s'est guère départi de son sourire... sauf à l'évocation du prix !
"Vraiment dommage de se laisser conduire"
"Pour le coup, elle joue plutôt la carte de la discrétion, cette nouvelle Série 5. C'est à peine si je remarque le changement. Une fois au volant, je comprends mieux ! Quels progrès ! Et je tiens au pluriel. Je suis sidéré par les assistances à la conduite : l'auto conduit vraiment presque toute seule. D'un côté, ces dispositifs de conduite semi-autonomes, qui deviendront, à n'en pas douter, 100 % autonomes d'ici peu, sont un atout pour la sécurité. De l'autre, cette évolution laisse des gens comme moi un peu dubitatifs sur la conduite de demain.
C'est vraiment dommage de se "laisser conduire" quand on a un « engin » pareil entre les mains. Le plaisir de conduite c'est tout de même essentiel ! Avec cette 540i, difficile d'être déçu. On a ce que l'on est en droit d'attendre d'une voiture de ce standing et de ce prix : un habitacle très luxe, des équipements à la pointe de ce qui se fait aujourd'hui - l'affichage tête haute est prime ! Et BMW met le paquet sur les applied sciences embarquées, sans oublier les fondamentaux, les premières servant les seconds.
Une tenue de route remarquable et ce qu'il faut sous le capot
En premier lieu, détail primordial : la place de conduite. Elle est parfaite. Même si j'aurais apprécié un soutien latéral encore plus marqué sur une model de ce calibre. Surtout, la tenue de route est tout simplement re-mar-qua-ble ! Grâce notamment à la transmission xDrive, le practice arrière est rivé par terre à l'accélération et l'équilibre routier est exemplaire. C'est rassurant vu ce qu'il y a sous le capot : 340 ch, ça remue ! Mais ce moteur est un pur bonheur. Les performances et l'efficacité ne sont pas assurées au détriment du confort. L'amortissement est aussi de très haut niveau, d'autant qu'il est attainable de jouer sur les réglages selon son humeur by way of les modes de conduite - NDLR : notre model était équipée des suspensions Adaptative Drive. En revanche, j'espérais mieux au freinage. Le mordant est là et cette série 5 freine très bien, mais sur une telle model, un soupçon d'efficacité en plus serait le bienvenu, notamment sur les gros freinages en appui."
>> Modèle testé <<
BMW 540i xDrive MSport
73 350 €
Malus écologique : 2 610 € (159 g/km CO2)
*Pilote de course en Formule 1 chez Ligier en 1994-1995, 10 participations aux 24 Heures du Mans et plus de 20 victoires en Trophée Andros.
Photograph : A.Saunier / EMAS
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